Diffusé sur La chaine Lequipe cette initiative est alléchante pour proposer du sport à la télévision. Nous n’en sommes pas à notre tour d’essai car avant le Tour de Suisse virtuel, certains coureurs professionnels avaient déjà participé au Tour des Flandres virtuel début avril. Niveau organisation, chaque coureur est confiné à son domicile et utilise donc son home-trainer connecté. Ce dernier est relié à une plateforme qui simule environ 30km de l’étape initialement prévue en prenant en compte le dénivelé positif mais également négatif dans les phases de descente. Afin de rendre ce Tour de Suisse virtuel le plus équitable possible, l’organisation a imposé un cahier des charges qui fixe les réglages de chaque coureur, notamment le poids qui permet de calculer le rapport watts/kg. Les chiffres sont visibles à l’écran pour chaque coureur représenté par son avatar. Le public peut donc découvrir les rapports poids/puissance de chaque coureur et les comparer avec les siens si ce dernier est lui également sur son vélo de route en plein entrainement.
Pas la même technique de pédalage
Malgré la technologie dernier cri des home-trainer connectés certains paramètres ne sont pas reproductibles tel que l’aspiration du peloton. La course virtuelle se résume donc pour chaque coureur à un contre la montre individuel durant lequel il ne trouvera pas de moment de repos calé derrière les roues d’un autre coureur. Pour le sportif, l’effort est là, mais sans les sensations de la course. «Il faut pousser les watts, on transpire beaucoup, c’est un effort très vite exigeant», a expliqué le cycliste français Lilian Calmejane, à l’AFP. La position statique du vélo ne permet également pas de relâcher certain muscles durant l’effort ou encore de favoriser les grimpeur qui sont adepte de la position de la danseuse. Romain Bardet a lui d’ailleurs souligné la principale différence : «Ce n’est pas du tout la même technique de pédalage, le vélo ne bouge pas.» L’effort est fourni en intérieur, et il faut de puissants ventilateurs pour «refroidir» le coureur qui perd beaucoup plus d’eau sur ce genre d’entrainement que lors d’une sortie ou course en extérieur. On remarquera que certains coureurs ont notamment placé leur installation en extérieur pour essayer de réguler au maximum leur température corporelle durant l’effort.
À quoi s’attendre pour les spectateurs du Tour de Suisse virtuel ?
En cette période de confinement la mise en avant de ce Tour de Suisse virtuel est plus bienvenu comme le souligne le jeune coureur Belge Remco Evenepoel, grand avenir du peloton et de l’équipe deceuninck quick step : «C’est plus que bienvenu dans cette période calme et étrange». Cette initiative permet également au coureur de gardé un liant entre eux et de faire un état des lieux de leur forme. De nombreuses polémiques sur la forme physique des coureurs sont apparues ces dernières semaines jugeant des pays avantagés par leurs règles de confinement. En effet les coureurs en Belgique sont autorisés à sortir s’entraîner quand leur homologue français sont contraint à rouler sur home-trainer.
Pour le spectateur les premiers instants sont très immersif avec la découverte de la plateforme, les visio des coureurs à leur domicile et l’enjeu de la course. Passée la curiosité des premiers instants, il devient difficile de se passionner pour cette procession de petits points. En effet les paysages suisses, même plutôt fidèlement reproduits, n’ont pas la même saveur que ceux filmés par la télévision et l’animation 3D est extrêmement rudimentaire. Mais il faudra s’habituer à genre de performance sur les prochaines semaines car les courses initialement ont pour la plupart été annulées ou repoussées à la fin de l’été… Il serait évidemment impensable d’imaginé Le Tour de France virtuel qui devait initialement se dérouler du 27 juin au 19 juillet.